CfP/CfA Veranstaltungen

Féminicides et autres éléments mortifères dans la littérature féminine : un essai de Féminicicréatie ?

Beginn
28.02.2024
Ende
29.02.2024
Deadline Abstract
30.06.2023
Deadline Beitrag
31.01.2024

JOURNÉES  D’ÉTUDES : ACEL (UYI/FALSH &  CERLICO UYI/ENS) DU 28  AU  29  FEVRIER 2024 à  L’ENS/ UYI

Féminicides et autres  éléments mortifères dans la littérature féminine : un essai de Féminicicréatie ?

                 Sous la coordination du Pr Chantal BONONO, UYI/ENS, Drs  Marie-Cécile BOUGUIA et Eulalie-Patricia ESSOMBA, UYI/ENS


Argumentaire :          

            La popularisation  du terme féminicide ainsi que sa nouvelle acception relèvent des travaux d’une sociologue sud-africaine Diana Russell qui le prononce pour la première fois en 1976. L’année 1992 voit la consécration du concept grâce à un ouvrage commun fondateur, Femicide : the Politics of Woman Killing, publié par Russel et sa collègue britannique, Jill Radford.

La génèse  du phénomène est assez complexe. Une comédie de Paul Scarron  en 1652 « faire femmicide » traduit le désir d’un homme de brutaliser une femme. En 1853, l’ethnologue Christine Gamita relève dans un écrit d’Alphonse Toussennel que ce sont les «  violences faites aux femmes. » En 1863, dans  Le Monde, Jules Leconte forge « lacet fémicide » qui laisse entendre que les femmes disposent d’une arme pour torturer les hommes et les avoir à leur merci. Enfin, en 1887, le journal  Le Rappel voit dans le féminicide le meurtre d’une femme par sa compagne  et le suicide de la meurtrière.

Quoiqu’il en soit, si on s’en tient à l’étymologie latine, le terme féminicide provient de la  racine femina qui signifie  femelle, femme et du suffixe cide qui ressortit à caesum cicidi caedere, qui renvoie à « frapper, battre, tuer, massacrer ». 

Pour l'Organisation Mondiale de la Santé, le féminicide est l’« homicide volontaire d'une femme, au simple motif qu'elle est une femme » mais il existe des définitions plus larges qui incluent tout meurtre de filles ou de femmes ( https://www.who.int/fr/publications-detail/WHO-RHR-12.38 29 septembre 2012). D’autres synonymes « fémicide,  gynécide ou gynocide » désignent aussi ce fléau dont les perceptions, la prise en compte juridique, les  modes de lutte varient suivant les cultures, les régions, voire les pays.

 Suivant les rapports de l’UNODC « les féminicides sont majoritairemnt commis par des hommes ». De plus en plus, les statistiques démontrent la montée galopante de ce phénomène, à l’exemple de celles  de 2021, présentées comme suit :  

 «les féminicides touchent les femmes issues de tous les continents. Si l’on compare le nombre de féminicides par région du monde, on observe que l’Asie arrive en tête avec 20 000 femmes assassinées en 2017, devant l’Afrique (19 000), le continent américain (8 000), l’Europe (3 000), et l’Océanie (300). Néanmoins, avec un taux d’homicides conjugaux/familiaux de 3,1 pour 100 000 femmes, l’Afrique est la région où les femmes ont le plus de risques de se faire tuer par un partenaire intime ou un membre de la famille. L’Europe est, quant à elle, le continent où le risque est le plus faible (0,7 pour 100 000 femmes), bien après le continent américain (1,6), l’Océanie (1,3) ou encore l’Asie (0,9) »  (https://www.onufemmes.fr/nos-actualites/2019/11/25/feminicides-etat-des-lieux-de-la-situation-dans-le-monde).

Force nous est de constater que les chiffres grimpent vertigineusement d’autant plus qu’en 2022, les rapports de l’ONU dans le monde ont estimé qu’il y avait plus de 120 féminicides par jour. Par ailleurs, des statistiques plus récentes signalent qu’il y a déjà comme une explosion en 2023 en tenant seulement compte du seul mois de janvier. 

L’objectif de ce projet est de suivre, par le biais des littératures féminines la mise en texte de ce phénomène de plus en plus fréquent chez les auteures ; d’où le terme « féminicicréatie » qui embrassera tous les « meurtres » de femmes, ainsi que d’autres éléments mortifères dans l’univers littéraire féminin. Les auteures ont de plus en plus tendance à textualiser l’agonie et la mise à mort de leurs personnages. Il sera question de nous attarder sur tous les crimes qui traversent l’univers fictif féminin et de trouver un lien avec le crime contre la femme d’une part et d’autre part de trouver en quoi ces crimes fécondent la création littéraire féminine. Comme faisant écho ou comme pour pallier ce qui se déroule dans la société actuelle, l’univers fictif semble  offrir  une grande plateforme à ce fléau atemporel, lequel  plonge ses racines autant dans certaines sciences humaines que dans l’esthétique des auteures.

De façon plus claire, la féminicicréatie renverrait à tout ce qui est mortifère dans l’écriture féminine dont l’auteure se nourrit consciemment ou non pour sa création au travers des féminicides explicites comme les homicides sur les femmes, les enfants, et même les époux ou compagnons ou encore des féminicides implicites et autres éléments mortifères, à l’exemple de  la martyrisation, la victimisation, l’autoflagellation, entre autres,  dont sont victimes leurs personnages. Le concept serait donc une thématique, une esthétique bref une poétique féminine de la mort de la femme, mort physique ou sociale dans l’écriture, mort patente ou latente. En somme, qu’on tue la femme ou que la femme tue c’est en fait elle qui en est la victime, celle qui en souffre le plus, celle qui en est la plus marquée. L’auteure serait-elle donc son propre anthropophage à travers cette sorte de créativité qui semble proliférer ? 

Les contributeurs pourront s’attarder sur les interrogations suivantes : Qu’est-ce qui explique les féminicides ? Comment sont-elles représentées (présentées ?) dans la littérature féminine ? Quels sont les archétypes d’une écriture féminicide ?  L’écriture libère-t-elle les auteures de leur univers carcéral ou au contraire les y enferme-t-elle ? Quel est le fantasme poursuivi par ces auteures ? Qu’en est-il du meurtre de la femme lorsqu’il est rendu par une écriture féminine ? Dans quelle mesure peut-on parler de féminicréatie ? D’écriture féminicide ? Y a-t-il un champ possible pour une féminicitude ?

Les contributeurs pourraient s’intéresser aux axes suivants qui ne sont pas exhaustifs :
- Univers fictifs et meurtres contre les femmes (Les 11 formes de féminicides récensés par l’ONUDC)
- Féminisme/féminicide : quand la femme tue
- Les mobiles endogènes et exogènes des féminicides
- D’autres éléments mortifères dans la création littéraire féminine
- Geôliers et criminels contre les femmes
- Univers carcéral de/ dans l’écriture féminine
- Prévention et remédiation des féminicides
- Féminicicréatie et féminicitude ?

Chronogramme :
1) Délai de proposition des communications résumés en 250 mots, avec 6 termes clés : fin juin 2023
2) Date de retour des propositions et avis : fin septembre 2023
3) Rédaction des articles : d’octobre à fin janvier 2024
4) Journées d’études et communications : février 2024
5) Corrections des articles et soumission aux experts : de mars à mai 2024
6) Retour et dernières corrections : Juin 2024
7) Publication de l’ouvrage : Juillet 2024

NB : Utilisez la méthode APA

Comité scientifique :

Pr Richard Laurent Omgba, UYI
Pr Robert Fotsing Mangoua, Université de Dschang
Pr Maxime Meto’o, professeur émérite, UYI
Pr Marc Mathieu Münch,  professeur émérite, Université de Metz
Pr Pierre Halen, Centre Écritures, Université de Lorraine
Pr Jürgen Ernst Müller, Université de Bayreuth
Pr Charles Mbele, UYI/ENS
Pr Alice  Delphine Tang,  UYI
Pr  Patricia Marie-Thérèse Bissa Enama  UYI
Pr Rodolphine  Sylvie Wamba, UYI/ ENS
Pr Raymond Mbassi, UMa
Pr Cécile Dolisane Ebosse, UYI
Pr Julia Ndibnu Messina , UYI/ENS
Pr Désiré Atangana Kouna, UYI
Pr Pierre Célestin Ndzié Ambena, UYI/ENS
Pr Auguste Owono Kouma, UYI/ENS
Pr Jean-Claude Abada Medjo, UYI/ ENS
Pr Jean Bernard Evoung Fouda, UYI
Pr Alphonse Moutombi, UYI/ENS
Pr  Alexi  Bienvenu Belibi UYI/ ENS
Pr Odette Bemmo, UYI/ ENS
Pr Chantal Bonono, UYI/ENS
Pr Marie - Thérèse Betoko, UYI/ ENS
Pr Catherine Nsata, UYI/ ENS
Pr Yvette Abouga, UYI
Pr Stéphane Amougou Ndi, UYI
Pr Albert Jiatsa Jokeng, Université de Maroua
Pr Roger Kuete Fopa, Université de Maroua
Pr Sylvie Ondoa Ndo, UYI
Pr Joseph Abah Atangana , UYI/ ENS
Dr Simon Ombakané, UYI/ENS
Dr Cécile Renée Bonono, UYII
Dr Marie-Cécile Bouguia, UYI/ENS
Dr Eulalie Patricia Essomba, UYI / ENS
Dr Chantal Salomé Ntsama, UYI/ENS
Dr Olivia Nga, Université de Douala
Dr Hervé Mbatomo, UYI
Dr Kisito Hona, UYI/ ENS
Dr Edgar Abesso, UYI/ENS
Dr Ésaïe Mandeng Ma Bell, UYI/ENS
Dr Achille Marcelin Alima, UYI/ENS
Dr Jean-Marie Yombo, UY/ ENS de Bertoua
Dr Blaise Mfonzie, ENS de Bamenda
 Dr Luc Ngueu, Chercheur indépendant
Dr Floribert Nomo, Chercheur indépendant 

 

Quelle der Beschreibung: Information des Anbieters

Forschungsgebiete

Französische Literatur, Gender Studies/Queer Studies, Stoffe, Motive, Thematologie

Übergeordnete Links

Datum der Veröffentlichung: 23.06.2023
Letzte Änderung: 23.06.2023