Abstract: Die Rechtsintellektuellen und das Zwischenkriegs-Deutschland. Die Haltung, die man nach dem Ersten Weltkrieg Deutschland gegenüber einnehmen sollte, war der Gegenstand einer eigentlichen Debatte. Das nationalitische Lager gründete mit der Revue universelle eine Plattform, die sich am Manifest von Henri Massis von 1919 orientierte («Die nationale Intelligenz im Dienste des nationalen Interesses»). Die intellektuelle Mobilisierung gegen Deutschland war einer der zentralen Punkte der Zeitschrift. Wenn Frankreich die Rolle einer führenden Nation zugeschrieben wurde, dann um die Idee einer Ordnung zu verteidigen, die auf dem doppelten Erbe der griechisch-römischen Zivilisation und des Katholizismus beruhte. Die französische Republik von 1792 habe indes Deutschland einen Nationalismus gelehrt, der wohl von Frankreich erfunden, jedoch gegen Frankreich eingesetzt wurde. Die deutsche Kultur war in den Augen der Denker der Action française bloβ eine Maske, um den deutschen Imperialismus zu legitimieren. Mit diesem Konstrukt eines unwandelbaren Deutschlands verbanden sich bei Maurras und seinen Schülern der Geist der Revolution und des kollektiven Individualismus. Verkannt wurde jedoch, dass die Natur dieses integralen Nationalismus eher der deutschen als der französischen Tradition entsprach. Die These einer deutsch-französischen Erbfeindschaft fand vor allem dank der Publikationen von Jacques Bainville groβe Resonanz. Seine Ansichten über den Versailler Vertrag waren indes durchaus hellsichtig. Deutschland werde durch diesen Vertrag gedemütigt, behalte aber seine Macht, was dem Land erlaube, sich wieder zu erheben. Aufgrund ihrer Germanophobie widersetzte sich die Action française Hitler auf der politischen Ebene. Die Germanophobie war aber nicht eine genügend scharfe Waffe gegen den Nationalsozialismus. Wegen ihrer Missachtung der liberalen Demokratie hatte die Liga von Maurras dazu beigetragen, den Geist des Widerstandes zu unterminieren. Ihr bloβ defensive Nationalismus mündete logischerweise in das Programm «Frankreich allein» von Vichy Abstract: Les intellectuels de droite et l’Allemagne entre les deux guerres. L’attitude à prendre à l’égard de l’Allemagne a été après la Première Guerre mondiale l’enjeu de tout un débat. Le champ nationaliste créera avec la Revue universelle une plate-forme inspirée par le programme de Massis de 1919 (« L’intelligence nationale au service de l’intérêt national »). La mobilisation intellectuelle contre l’Allemagne a été un des points centraux de la revue. Si la France avait une fonction de guide, c’était pour défendre l’idée d’un ordre constitué par le double héritage de la civilisation gréco-romaine et du catholicisme. La République de 1792 aurait cependant enseigné à l’Allemagne un nationalisme inventé par la France qu’elle aurait mis en oeuvre contre la France. Le germanisme et la Kultur allemande étaient aux yeux des penseurs de l’Action française des masques légitimant l’impérialisme allemand. Dans cette construction d’une Allemagne immuable, celle-ci était rattachée, notamment par Maurras et ses disciples, à l’esprit de Révolution et à l’individualisme collectif. Ces hommes méconnaissaient cependant que le caractère même de leur nationalisme intégral relevait d’une tradition plutôt allemande que française. L’affirmation d’une inimitié francoallemande héréditaire trouva une large audience à travers les publications de Jacques Bainville. Ses thèses sur le traité de Versailles ont été plutôt clairvoyantes : l’Allemagne, humiliée par le traité, garderait une puissance qui lui permettrait de se relever. À cause de sa germanophobie, l’Action française s’est opposée sur le plan politique à Hitler. Mais la germanophobie n’était pas une arme assez forte contre le national-socialisme. À travers son mépris à l’égard de la démocratie libérale, la ligue de Maurras avait contribué à saper la force de la résistance. Le nationalisme purement défensif de la ligue avait conduit très logiquement à la « Seule France » de Vichy
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