Avec ce Par-delà le bien et le mal sceptique s’achève l’ouvrage majeur de Sextus Empiricus Contre les dogmatiques resté longtemps inédit en français. L’auteur (IIe-IIIe siècle ap. J.-C.) y administre une thérapie de choc : les valeurs n’ont pas de...
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Avec ce Par-delà le bien et le mal sceptique s’achève l’ouvrage majeur de Sextus Empiricus Contre les dogmatiques resté longtemps inédit en français. L’auteur (IIe-IIIe siècle ap. J.-C.) y administre une thérapie de choc : les valeurs n’ont pas de réalité, la croyance morale est préjudiciable, il ne saurait exister d’art de vivre. Ainsi se trouve consommée, après celles de la logique et de la physique, la « ruine » de la morale. On s’est étonné d’une telle radicalité, qui paraît trancher avec l’habituel refus sceptique de juger. On s’est aussi demandé, avec Aristoclès de Messine, si n’était pas assurée, du même coup, la ruine morale du scepticisme lui-même : « De quelle mauvaise action n’aurait-il pas l’audace, celui qui croit qu’il n’y a vraiment rien de mauvais ou de honteux, de juste ou d’injuste ? ». Le scepticisme contemporain n’est pas à l’abri d’une accusation analogue. L’ouvrage laisse entrevoir, pourtant, la perspective d’un bonheur sceptique. S’y dessinent les contours d’une morale paradoxale qui, tout en semblant se moquer de la morale, marie conformisme de fait et anticonformisme de principe
Avec ce Par-delà le bien et le mal sceptique s’achève l’ouvrage majeur de Sextus Empiricus Contre les dogmatiques resté longtemps inédit en français. L’auteur (IIe-IIIe siècle ap. J.-C.) y administre une thérapie de choc : les valeurs n’ont pas de...
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Avec ce Par-delà le bien et le mal sceptique s’achève l’ouvrage majeur de Sextus Empiricus Contre les dogmatiques resté longtemps inédit en français. L’auteur (IIe-IIIe siècle ap. J.-C.) y administre une thérapie de choc : les valeurs n’ont pas de réalité, la croyance morale est préjudiciable, il ne saurait exister d’art de vivre. Ainsi se trouve consommée, après celles de la logique et de la physique, la « ruine » de la morale. On s’est étonné d’une telle radicalité, qui paraît trancher avec l’habituel refus sceptique de juger. On s’est aussi demandé, avec Aristoclès de Messine, si n’était pas assurée, du même coup, la ruine morale du scepticisme lui-même : « De quelle mauvaise action n’aurait-il pas l’audace, celui qui croit qu’il n’y a vraiment rien de mauvais ou de honteux, de juste ou d’injuste ? ». Le scepticisme contemporain n’est pas à l’abri d’une accusation analogue. L’ouvrage laisse entrevoir, pourtant, la perspective d’un bonheur sceptique. S’y dessinent les contours d’une morale paradoxale qui, tout en semblant se moquer de la morale, marie conformisme de fait et anticonformisme de principe