Klassik(er) heute / Les classique(s) aujourd’hui / Classic(s) today (Aix-Marseille Université)
Appel à communication
« Les classique(s) aujourd’hui : permanences, résurgences, redéfinitions »
Journées d’études de l’UR ECHANGES (Aix-Marseille Université) en collaboration avec le Centre franco-allemand de Provence
13-14 octobre 2022 à Aix-en-Provence
Délais pour l’envoi des propositions : 16 mai 2022
Depuis la fin des années 1960, l’usage des catégories de ›classique‹ et de ›classicisme‹ a fait l’objet de critiques répétées. Dans le domaine des études littéraires, les approches centrées sur l’histoire de la réception ont permis de montrer que les périodes désignées comme telles dans les différentes littératures nationales étaient en réalité des constructions reposant principalement sur des postulats politico-idéologiques. Ces discussions ont conduit d’autres disciplines telles que la musicologie, l’histoire des arts ou encore les humanités classiques à questionner leur propre compréhension de ces notions. Parallèlement, l’intérêt pour les littératures et les arts dits ›mineurs‹ et pour des auteur.e.s ou courants jusqu’alors ignoré.e.s par l’histoire littéraire et artistique a amené à reconsidérer les périodes désignées comme ›classiques‹ dans leur pluralité et à remettre en question de la validité des paradigmes classiques. Depuis une vingtaine d’années, l’idée selon laquelle les catégories de ›classique(s)‹ et de ›classicisme‹ masquent davantage qu’elles ne permettent de saisir la réalité historique est largement partagée. Elle a même amené certains auteurs à plaider pour leur abandon définitif.
Pourtant, force est de constater que le et les classique(s) sont loin d’avoir disparu(s). Que ce soit par convention ou simplement par habitude, les grandes périodisations de l’histoire artistique et littéraire continuent de recourir à la référence classique. Dans les discours académiques, l’opposition entre classiques et romantiques, classiques et modernes ou encore classiques et anti-classiques demeure structurante pour approcher les œuvres et des auteurs du passé, mais aussi celles d’aujourd’hui, qu’il s’agisse de littérature, d’art, de cinéma, mais aussi de mode ou de design. Enfin, l’adjectif ›classique‹ est plus que jamais présent dans le langage courant : on le trouve aussi bien dans les discours (socio-)politiques que dans les opérations marketing, où les produits désignés comme « classiques » sont présentés comme autant d’antidotes aux crises réelles ou fantasmées du monde contemporain.
Les journées d’études ont pour thème cette survivance – ou ce retour – du et des classique(s). Elles se proposent de faire un état des lieux des usages hétérogènes et parfois contradictoires qui sont faits de ces catégories dans des cultures disciplinaires et des domaines sociétaux divers : dans quels types de discours sont-elles employées et à quelle(s) fin(s) ? Dans une perspective interculturelle et interdisciplinaire, il s’agira de s’interroger sur les conceptions du ou des classique(s) qui continuent d’être opérantes de nos jours en fonction des domaines considérés. Quelles sont les modes de conceptualisation des âges classiques dans la littérature et dans les arts qui se sont révélées particulièrement résistants au temps et qui ont pu être reprises dans d’autres domaines (histoire du cinéma, de la mode…). La référence à l’Antiquité, qui a longtemps structuré les constructions du classique, est-elle encore présente aujourd’hui et si oui, dans quels domaines ? Par ailleurs, quelles sont les théories du classique – de Winckelmann à Gadamer, en passant par Sainte-Beuve et Curtius – qui ont eu une influence durable, que ce soit dans les discours académiques ou dans la langue courante ? Quels systèmes d’associations ou d’oppositions sémantiques continuent – de façon consciente ou non – de structurer les discours sur le et les classique(s) et plus généralement sur l’histoire littéraire et artistique ?
La comparaison entre les aires germanophones, francophones et slaves permettra de se pencher sur les différences dans la manière d’appréhender actuellement les époques désignées comme ›classiques‹. Si en Allemagne les recherches sur l’instrumentalisation d’auteurs comme Goethe et Schiller et de la Weimarer Klassik au cours des XIXe et XXe siècles ont amené à manier avec prudence la notion de ›classique‹, il n’en va pas de même dans des sociétés qui ont privilégié, voire exacerbé une forme de continuité dans le récit national comme la France, la Pologne ou la Hongrie. Il s’agira de s’interroger sur la portée et la limite des débats académiques sur ce thème, tant entre les disciplines et les aires culturelles que dans les espaces publics, les médias et les institutions patrimoniales. Enfin, les journées d’études permettront de poser la question d’un retour du ou des classique(s) et de leur valeur-refuge dans un présent souvent appréhendé comme incertain et en quête de références que l’on voudrait stables.
Axes de réflexion envisagés :
· Comment les époques classiques ont-elles été conçues dans les différents domaines culturels et disciplinaires considérés ? On connaît l’influence du modèle classique français (« classicisme ») sur d’autres littératures européennes (notamment la Weimarer Klassik, qui elle-même sert de modèle pour la conceptualisation de la Wiener Klassik) ; quelles sont les autres influences qui existent ? À quel(s) modèle(s) se réfère-t-on lorsqu’on parle du cinéma, de la mode, de la musique, du manga classique ?
· Classiques et anti-classiques : quels systèmes d’opposition se sont avérés particulièrement opérants dans les discours sur le(s) classique(s) ? Lesquels structurent encore les approches de(s) classique(s) ? Lesquels visent à déconstruire la notion de classique, lesquels à la légitimer, la réactiver, voire à l’instrumentaliser au service d’une prétendue supériorité nationale ?
· Quelle résonance ont eu et ont toujours les conceptions du classique proposées par Winckelmann, Sainte-Beuve, E.R. Curtius, T.S. Eliot, Italo Calvino etc. ?
· Le classique est-il toujours conçu comme une valeur atemporelle résistant aux crises politiques, culturelle et idéologiques ou doit-il être réactualisé, parodié, travesti, contesté pour pouvoir perdurer dans la (post-)modernité ?
· Comment ›classique‹ et ›classiques‹ structurent-ils de manière visible ou souterraine les langages tant courant (perspective socio-linguistique) que (socio-)politique ?
Les propositions de communication (environ 300 mots) sont à envoyer d’ici le 29 avril 2022 à :
Les langues de travail sont le français, l’allemand et l’anglais.
Comité scientifique
John T. Hamilton (Harvard University)
Marc Lacheny (Université de Lorraine)
Frédéric Weinmann (Lycée Fénelon, Paris)
Paula Wojcik (Universität Wien)
Comité d’organisation
Florence Bancaud (Aix-Marseille Université)
Fabian Meinel (Aix-Marseille Université, Centre franco-allemand de Provence)
Sophie Picard (Aix-Marseille Université)
Klassik(er) heute: zwischen Beständigkeit und Neubestimmungen
Workshop der Forschungseinheit ECHANGES (Aix-Marseille Université) in Zusammenarbeit mit dem Centre franco-allemand de Provence
13.-14. Oktober 2022 in Aix-en-Provence
Bewerbungsschluss: 16. Mai 2022
Seit Ende der 1960er Jahre wurde der Gebrauch von Klassik(er)-Konzepten wiederholt kritisiert. Im Bereich der Literaturwissenschaft haben Studien zur Rezeptionsgeschichte gezeigt, dass als ‚klassisch‘ bezeichnete Epochen in den unterschiedlichen Nationalliteraturen in erster Linie als politisch-ideologische Konstrukte zu verstehen waren. Infolge dieser Diskussionen haben andere Fachbereiche wie die Musikwissenschaft, die Kunstgeschichte oder auch die Altertumswissenschaften begonnen, ihren Umgang mit den Begriffen ‚Klassik‘, ‚Klassiker‘ und ‚klassisch‘ zu hinterfragen. Parallel dazu hat das Interesse für die kleinen Literaturen und Künste sowie für Autor*innen und Bewegungen, die bis dahin von der Kunst- und Literaturgeschichte ignoriert worden waren, einen neuen Zugang zu den als ‚klassisch‘ geltenden Zeitaltern ermöglicht: Das zunehmende Bewusstsein für die Pluralität künstlerischer und literarischer Ausdrucksformen in diesen Epochen führte dazu, die Gültigkeit klassischer Paradigmen in Frage zu stellen. Seit etwa 20 Jahren hat sich die Idee durchgesetzt, dass Klassik(er)-Konzepte den Zugang zur historischen Wirklichkeit mehr versperrten, als sie ihn erleichterten. Als Konsequenz haben einige Autor*innen für ihre endgültige Aufgabe plädiert.
Blickt man allerdings auf den heutigen (Sprach-)Gebrauch, scheinen solche Forderung auf geringe Resonanz gestoßen zu sein. Ob aus Konvention oder Gewohnheit: Die Literatur- und Kunstgeschichte ist fern davon, auf Klassik(er)-Konzepte zu verzichten. Die Gegenüberstellungen „klassisch/romantisch“, „klassisch/modern“ oder einfach „klassisch/anti-klassisch“ strukturieren nach wie vor die Auseinandersetzung mit Werken und Autor*innen der Vergangenheit und der Gegenwart, sei es im Bereich der Literatur, der bildenden Künste, der Musik, des Films oder auch der Mode und des Designs. Klassik(er) finden sich nicht zuletzt in der Alltagssprache wieder: Ob im (sozial-)politischen Diskurs oder im Marketing – Ideen, Menschen und Produkte, die als klassisch bezeichnet werden, werden regelmäßig als Antidote gegen die tatsächlichen oder gewähnten Krisen der Gegenwart präsentiert.
Der Workshop befasst sich mit diesem Überleben – oder dieser Rückkehr – der Klassik(er). Er soll Anlass für eine Bestandaufnahme der heterogenen und oft gegensätzlichen Verwendungen der Kategorien ‚Klassik‘, ‚Klassiker‘ und ‚klassisch‘ in unterschiedlichen Fachkulturen und gesellschaftlichen Bereichen sein: In welchen Diskursen werden sie in welcher Weise gebraucht? In interkultureller und interdisziplinärer Perspektive sollen jene Klassik(er)-Konzepte aus der Vergangenheit in den Fokus geraten, die heute nach wie vor wirksam sind: Welche Auffassungen von klassischen Zeitaltern in der Literatur und in der Kunst haben sich als besonders zeitresistent erwiesen oder haben Einfluss auf andere (Fach-)Bereiche ausgeübt, etwa der Film- oder Mode-Geschichte? Welche Bedeutung hat heute noch der Hinweis auf die Antike, der lange die Konzeptualisierung von Klassik(en) strukturiert hat? Welche Theorien der Klassik – von Winckelmann zu Gadamer, über Sainte-Beuve, Curtius oder Elliott – haben einen dauerhaften Einfluss gehabt, sei es im akademischen Diskurs oder in der Alltagssprache? Welche semantische Assoziations- bzw. Oppositionssysteme strukturieren die Diskurse über das Klassische und darüber hinaus über die Literatur- und Kunstgeschichte?
Durch den Vergleich zwischen den französischen, deutschen und slawischen Sprach- und Kulturräumen sollen Unterschiede und Ähnlichkeiten im heutigen Umgang mit als klassisch geltenden Zeitaltern untersucht werden. Besonders in Deutschland hat die Forschung zur Instrumentalisierung von Autoren wie Goethe und Schiller und der Weimarer Klassik zu einer reflektierteren Verwendung des Klassik(er)-Begriffs geführt; anders stellt sich die Situation in Sprach- und Kulturräumen dar, die eine Form von Kontinuität im Umgang mit der eigenen Nationalerzählung privilegiert haben wie Frankreich, Polen oder Ungarn. So sollen im Workshop die Reichweite und die Grenzen der Debatten über das Klassische angesprochen werden, sei es zwischen den Kulturen und den Disziplinen oder zwischen dem akademischen Diskurs und den Medien, den Kulturinstitutionen und der Öffentlichkeit. Nicht zuletzt soll die Frage einer Rückkehr der Klassik(er) in einer Gegenwart, die oft als krisenhaft erlebt wird, diskutiert werden.
Mögliche Fragen- und Themenfelder :
· Klassiken heute: Wie wurden bzw. werden klassische Zeitalter in unterschiedlichen Kultur- und Fachbereichen konzipiert? Hinreichend untersucht wurde der Einfluss des französischen Modells (« classicisme ») auf andere europäische Literaturen (u.a. der Weimarer Klassik, die selbst Beispielgebend für das Konzept der Wiener Klassik in der Musik war). Welche anderen Einflüsse – zwischen den Kultur- und Sprachräumen und zwischen den Fachbereichen sind auszumachen? Welche Konzepte und Modelle von Klassik werden aufgerufen, wenn es um klassischen Film, Comic, Manga oder klassischer (Pop-)Musik und Mode geht?
· Klassik und Anti-Klassik: Welche Oppositionssysteme haben sich als besonders wirkmächtig erwiesen, welche wurden aufgegeben? Welche dienen dazu, den Klassik-Begriff zu dekonstruieren, welche hingegen ihn zu legitimieren, zu reaktivieren bzw. im Dienst einer angeblichen nationalen Überlegenheit zu instrumentalisieren?
· Theorien der Klassik heute: Welche Resonanz und welchen Einfluss haben prominente Klassik-Theorien, etwa die von Augustin Sainte-Beuve, Ernst Robert Curtius, T.S. Eliot oder Italo Calvino? Inwiefern konkurrieren diese Theorien miteinander im heutigen Verständnis von Klassik(er)n?
· Klassik(er) als Zufluchtswert: Wird das Klassische nach wie vor als ein zeitresistenter Wert gedacht, der politische, ideologische und kulturelle Krisen überlebt? Oder muss es stetig reaktualisiert, parodiert, entstellt und in Frage gestellt werden, um in der (Post-)Moderne fortzubestehen?
· Klassik(er) in der Alltagssprache: Welche Unterschiede und welche Kontinuitäten bestehen zwischen dem wissenschaftlichen Gebrauch von Klassik(er)-Konzepten und der Verwendung von verwandten Begriffen in der Alltagssprache?
Wir erbitten Exposés (ca. 300 Wörter) bis zum 29. April 2022 an folgende Adressen:
Tagungssprachen sind Deutsch, Französisch und Englisch.
Wissenschaftliches Komitee
John T. Hamilton (Harvard University)
Marc Lacheny (Université de Lorraine)
Frédéric Weinmann (Lycée Fénelon, Paris)
Paula Wojcik (Universität Wien)
Organisation
Florence Bancaud (Aix-Marseille Université)
Fabian Meinel (Aix-Marseille Université, Centre franco-allemand de Provence)
Sophie Picard (Aix-Marseille Université)
Call for papers
« Classic, classical, classicism today: permanence,