Transgression, discours et langues (Sétif)
République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université Mohamed Lamine DEBAGHINE SETIF 2
La Faculté des Lettres et des Langues
son Département de Littérature et de Langues Françaises
organise
un colloque national
Transgression, discours et langues
17-18 octobre 2022
De par leur écriture et les thématiques qu’ils donnent à lire, certains textes littéraires se jouent des normes et des limites conventionnelles, dictées, d’un côté, par la société, les religions et les politiques, de l’autre, par la tradition générique, jusqu’àles dépasser entièrement. L’approche de ces textes littéraires par le prisme de la notion de la transgression se révèle féconde : elle permet de travailler àdéceler leur singularité, leur capacité à renouveler un genre, et à noussurprendre en tant que lecteur(WARY,Justine : 2012, p.5). C’est ainsi qu’elle participe à soulever la question de lavaleur du texte, suivant le propos de H. R. Jauss (1978, p. 58) : «la façon dont une œuvre littéraire, au moment où elle apparaît, répond à l’attente de son premier public, la dépasse, la déçoit ou la contredit, fournit évidemment un critère pour le jugement de sa valeur esthétique ».
Le champ littéraire maghrébin est très riche en matière de textes littéraires transgressifs, voire même subversifs, qui ont valu à leurs auteurs d’être connus et reconnus mondialement. K. Yacine,R. Boudjedra, A. Djebar, B. Sansal et bien d’autres ont fait de leurs écrits une forme d’expression privilégiée de leurs actes transgressifs en dévoilant ce qui devrait rester contenu dans l’interdit et en se refusant de cantonner leurs textes àla délimitation académique des genres qui voulait qu’une œuvre devait être soit un roman, soit une pièce de théâtre ou un recueil de poésie (AOUADI, Saddek : 2002, p.24).Les diverses formes et usagesde la transgression sont en fait permis et légitimés par la définition même de cette notion qui ne la confine pas dans un champs disciplinaire précis. En effet, la transgression signifie « le dépassement d’une limite, la subversion d’une norme ou le non-respect d’un interdit, lesquels sont rapportés à l’existence d’une loi » (HABERER, Adolphe :1989, p.93). La transgression serait-elle, dans ce sens, un acte délibéré de rejet ou de refus d’une conformité, d’une contestation d’un ordre établi ou d’une revendication d’une liberté ? Pour comprendre les portées de cette notion, il faudrait revenir à sa théorisation par Georges BATAILLE (FAVREAU, Jean-François : 2012, p. 109) qui considère la transgression sous forme de dépassement prémédité, réfléchides frontières, des lois et des interdits de diverses natures ou de rupture avec des repères conventionnels culturels ou autres. Elle relèverait ainsi, dans le cas du texte littéraire, d’une stratégie discursive.
En Didactique des langues, la transgression requiert, quant à elle, de l’importance dans les méthodes d’enseignement/apprentissage des langues.En effet, elle serait une condition d’apprentissage des langues, particulièrement, dans le cas des apprenants bilingues ou plurilingueset de surcroît au niveau desenfants. A ce propos, Claude HAGEGE affirme que« les déviances sont chez l’enfant des instruments pour apprendre » (1996, p.85). Il adhère même à la nécessité d’introduire dans le processus d’apprentissage des langues un jeu sur les langues qui serait à la fois ludique et réfléchie « pour parer au danger du semi-linguisme » (262).
Pour mieux cerner la question de la transgression dans le cadre de ce colloque, les interventions devraient répondre aux questions centrales de la rencontre : quelles sont les œuvres littéraires qui se distinguent par leur caractère transgressif ? Quels sont les discours quiprivilégient la voie de la transgression dans le processus de leur production ? Quelles sont les modalités opératoires de la mise en œuvre de la transgression dans un texte et qu’en seraient les enjeux ? la transgression est-elle un outil didactique qui sert efficacement l’enseignement /apprentissage des langues en Algérie ?
Ce questionnement peut se décliner en axes divers dans lesquels les réflexions s’inscriraient :
Transgression et écriture postmoderne Transgression et écriture féminine Transgression et réécriture de l’Histoire Transgression et construction identitaire Transgression et approche interculturelle Transgression et production du discours Transgression et enseignement/apprentissage des langues en Algérie L'éthique de la transgression intelligente dans l'enseignement/apprentissage des langues.
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La langue du colloque est le Français.
Le résumé des propositions de communication (300mots) doit être envoyé, accompagné d’une brève notice biobibliographique, au plus tard le 10 septembre 2022 à l’adresse : transgressioncolloque19@gmail.com Le colloque se déroulera uniquement en mode présentiel.
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Bibliographie indicative
AOUADI,Saddek, « Transgression et interférence des genres dans l’œuvre romanesque de Kateb Yacine », Ecriture fragmentaire,Presses universitaires de Perpignan, 2002.
FAVREAU, Jean-François, Vertige De L'écriture, ENS Éditions, Lyon, 2012.
HABERER, Adolphe, Déviance et transgression dans la littérature et les arts britanniques, Annales du GERB, 7, 1989.
HAGEGE, Claude, L’Enfant aux deux langues, Paris, Odile Jacob, 1996.
JAUSS, Hans Robert, Pour une esthétique de la réception, traduit par Claude Maillard, Paris, Gallimard, 1978.
MOURALIS,Bernard, « Représentations de la transgression dans les littératures d'Afrique subsaharienne », Droit et cultures [En ligne], 57 | 2009-1, mis en ligne le 08 septembre 2009. URL : http://journals.openedition.org/droitcultures/1206 ; DOI : https://doi.org/10.4000/droitcultures.1206
WARY, Justine, De la notion de transgression pour l’étude d’une œuvre moderniste : Le cas de l’œuvre d’Elizabeth Bowen. 1ère Journée D’Étude des doctorants du CIRLEP, May 2012, Reims, France, pp.5-16 : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal00713514/document.
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Président d’honneur : Pr GUECHI Kheir (Recteur de l’université Sétif 2)
Président : Pr ZARAL Salah- Eddine (Doyen de la faculté des Lettres et des langues) Coordinatrice du colloque : Pr. OURTIRANE-RAMDANE Souhila
Comité scientifique :
Président : Pr BOUDJADJA Mohamed (Univ. Sétif 2)
Membres :
Pr BETOUCHE Aini (Univ. Tizi ouzou), Pr BENSLIM Abdelkrim (Univ. Ain Timouchent), Pr BEKTACHE Mourad (Univ.Béjaia), Pr BASRA Chihab (Univ. Médéa), Pr BOUZIDI Boubaker (Univ. Sétif 2), Pr DAKHIA Abdelwahab (Univ. Biskra), Pr BENSLIMANE Radia (Univ. Alger 2),Pr KRIM Nawel (Univ. Alger 2), Pr FATMI Sabrina (Univ. Alger 2), Pr SADI Nabil (Univ. Béjaia), Pr LANSEUR Sofiane (Univ. Béjaia), Pr AMMOUDEN Mhand (Univ.Béjaia), Pr AMMOUDEN Amar (Univ. Béjaia), Dr REGGAD Fouzia (Univ. Sétif 2), Dr ABADLIA Nassima (Univ.Sétif 2), Dr ACHHEB Loubna (Univ.Sétif 2), Dr ZAIDI Ali (Univ. Sétif 2), Dr BABA-SACI Souad (Univ. Sétif 2), Dr BOUREKHIS Mustapha (Univ. Sétif 2), Dr MERZOUK Samira (Univ. Sétif 2), Dr DAHER Chahrazed (Univ. Sétif 2), Dr BOUHECHICHE Arezki (Univ. Sétif 2), Dr KHERRA Nawel (Univ. Sétif 2), SLAIM Laid (Univ. Sétif 2), Dr KHATAB Nadji(Univ. Sétif 2), Dr AICHOUR Faiza (Univ. Sétif 2), Dr RABEHI Samira (Univ. Sétif 2), Dr GUETTAFI Sihem (Univ. de Biskra), Dr BENZID Aziza (Univ. de Biskra), Dr GUERRID Khaled (Univ.de Biskra), Dr BEDJAOUI Nabila (Univ.de Biskra) , Dr MAOUCHI Amel (Univ. Constantine 1), Dr LOGBI Hanane (Univ. Constantine 1), Dr GUIMOUZ Manel (Univ. de Jijel), Dr ADJROUD Ahlem (Univ. de Jijel), Dr SISSAOUI Aziz (Univ. de Jijel), Dr AMROUCHE Fouzia (Univ. de Msila), Dr SIDANE Zahir (Univ.deBéjaia), Dr ZOURANEN Tahar (Univ. deBéjaia), Dr SLAHDJI Dalil (Univ. de Béjaia), Dr LASRI Nawel (Univ. Sétif 2), Dr. KHIRDDINE Tarek ( Univ. de Biskra).
Comité d’organisation
Mme BAIBENRadia, M. KENTOUCHE Salim, Mme BERRIAHI Zahia, MmeBOUCHEFFA Souheila, Mme ATHMANI Noua, M. BOUZIDI Nabil, Mme GHOUMAZI Khalissa, M. KERNOU Hamza, M.HALLAL Karim, M. DJARMOUNI Fateh, M. HARRACHE Sofiane,
Mme BENMANSOUR Soumya, Mme TOUATI Fatiha, Mme ABBASSENE Houria, Mme GRICHE Khadidja, M. LAHLALI Samir, M. SEMAANE Djellal Eddine, Mme MOSTEFAI Samia, Mme RACHEDI Salima, Mme LAHMAR Karima, Mme KAIM Nora.
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