CfP/CfA Veranstaltungen

Art-philosophie - accords et désaccords contemporains

Beginn
24.11.2021
Ende
25.11.2021
Deadline Abstract
30.05.2021

Colloque

Art-philosophie — accords et désaccords contemporains

Co-organisé par la faculté de philosophie de l’université de Caen

et l’École supérieure d’arts & médias de Caen/Cherbourg

Les 24 et 25 novembre 2021

 

Il n’est pas de philosophie de l’art qui n’élise un répertoire artistique qui convienne à ses interrogations et à ses thèses : la philosophie analytique de l’art et la phénoménologie de l’art se distinguent tout autant par leurs thèses et méthodes que par leurs affinités artistiques. L’intérêt de l’institutionnaliste Danto pour Marcel Duchamp s’oppose trait pour trait à l’intérêt du phénoménologue Ingarden pour Jacques Villon. Plus généralement, à l’intérêt très net de la philosophie analytique de l’art pour les cas limites de l’art contemporain, s’oppose un goût clairement affirmé de la phénoménologie de l’art pour le modernisme. De même, à une philosophie analytique de la littérature qui cherche à dérouter nos affinités pour les classiques répond par exemple la perspective de Martha Nussbaum, qui va au contraire y chercher un appui pour ses thèses néo-aristotéliciennes (Henry James) et néo-stoïciennes (Marcel Proust). On pourrait également comparer la manière dont Jacqueline Lichtenstein, dans son refus de l’assujettissement esthétique de l’art, choisit de s’intéresser de manière privilégiée à l’art classique (dont la philosophie analytique a peu à dire), tandis que Jacques Rancière, défenseur du projet esthétique, élit le cinéma et la photographie pour mieux définir l’expérience artistique comme un « sensorium paradoxal ». Critiquant la confusion entre originalité et créativité, et défendant une psychologie cognitive, la philosophie de la musique de Harry Lehmann fait de l’œuvre de David Cope son centre de gravité.

Réciproquement, la rencontre d’un artiste avec une œuvre philosophique ne semble jamais fortuite : l’importance de John Dewey pour John Cage et Allan Kaprow, ou de Merleau-Ponty pour l’art minimaliste, est avérée. Ce serait toutefois une erreur de considérer qu’une philosophie puisse être une source d’inspiration artistique ex nihilo. Ce n’est pas parce que Pierre Huyghe a lu Quentin Meillassoux que ses œuvres tendirent à montrer l’indépendance des objets, mais parce qu’il cherchait un art déshumanisé que les thèses de Meillassoux entrèrent en résonance avec son œuvre. L’importance de la référence deleuzienne dans la musique et l’art contemporains, alors même que la philosophie postmoderne n’a plus l’influence académique qu’elle avait, doit être mise en relation avec le développement de l’art numérique.

La philosophie a le goût de l’art, et des artistes ont un goût pour la philosophie. Mais ces affinités se rencontrent-elles, se croisent-elles, s’identifient-elles — sont-elles contemporaines, ou sont-elles en perpétuel décalage ?

Au-delà de l’affinité, que fait la philosophie à l’art, et que fait l’art à la philosophie ? Qu’a fait la phénoménologie au Minimalisme, qu’a fait l’œuvre de Wittgenstein à l’Art conceptuel ? Réciproquement, que fait Courbet à Jean-Luc Marion, que font Godard et Flaubert à Jacques Rancière ?

L’objet de ce colloque sera donc le suivant : suspendre toute interrogation de philosophie de l’art, et cartographier les relations entre art et philosophie afin de découvrir, dans leurs croisements, leurs rencontres, leurs répulsions ou leurs parallélismes, une éventuelle contemporanéité véritable – ou au contraire leur simultanéité non contemporaine. Notre seule restriction sera de se consacrer au xxie siècle. Bref, non pas un colloque de philosophie de l’art, mais un colloque de la philosophie avec l’art, et de l’art avec la philosophie. Un tel colloque est au soubassement d’une philosophie de l’art véritable. Si le domaine académique de la philosophie de l’art a une justification, ce ne peut être au sens où l’art serait un simple domaine d’objets ontologiques intéressants. La philosophie de l’art ne peut non plus se réduire à une forme de mystique de l’art, où la philosophie aurait mystérieusement à se mettre à l’écoute des œuvres et à en traduire imparfaitement les thèses. S’il peut y avoir philosophie de l’art véritable, et non réduction de l’art à la question ou relation mystique à l’art, elle doit reposer sur une relation effective entre philosophie et art, ayant une certaine valeur de vérité, autour de questions contemporaines. Cette contemporanéité peut avoir lieu par la médiation de références non communes, au-delà des décalages apparents et des désaccords. C’est cette contemporanéité paradoxale que le colloque cherchera à mettre en exergue.

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Les propositions de communication (1500 signes environ), accompagnées d’un C.V., sont à adresser avant le 30 mai 2021 : l.buffet@esam-c2.fr & maud.pouradier@unicaen.fr

Réponse du comité scientifique avant le 30 juin 2021.  

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Comité scientifique  : 

Vincent Amiel

Alice Laguarda

Jérome Laurent 

Sarah Troche

Responsables :

Laurent Buffet & Maud Pouradier.

Quelle der Beschreibung: Information des Anbieters

Forschungsgebiete

Literatur und andere Künste, Literatur und Philosophie, Literatur des 20. Jahrhunderts, Literatur des 21. Jahrhunderts

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Université de Caen Normandie (UNICAEN)

Adressen

Caen
Frankreich
Datum der Veröffentlichung: 15.03.2021
Letzte Änderung: 15.03.2021