CfP/CfA events

Sacrifices (Princeton, Virtual Graduate Conference)

Beginning
03.12.2020
End
03.12.2020
Abstract submission deadline
20.10.2020

Sacrifices

Princeton University Department of French and Italian

Journée d’études virtuelle

3 décembre 2020

 

Intervenants invités :

Andrea Frisch (University of Maryland), Vincent Message (Université Paris 8)

 

Des membres du personnel soignant risquant leur vie pour sauver celle des autres, des manifestants défilant dans la rue pour la justice sociale et la sécurité écologique des générations futures, l’horrible abnégation d’un terroriste ou le courage désintéressé d’un colonel Beltrame : chaque jour, la puissance crue de récits de sacrifice nous saisit. Loin d’une relique vidée de son sens, la logique du sacrifice – concept au fondement de la pratique religieuse (sacer facio, “produire du sacré”) – s’est entremêlée au processus de laïcisation, et imprègne toujours, dans toute son ambivalence, les cultures contemporaines. Le sacrifice s’efforce de dépasser l’opposition binaire du héros et de la victime, de surmonter le chaos et la violence, d’unir une communauté. Il peut découler d’un choix individuel, d’une décision collective, ou être dicté par la fatalité. Dans une perspective transhistorique, si nous voulons nous confronter au concept de sacrifice, ce doit être dans sa diversité et sa multiplicité : comme sacrifices, au pluriel.

La diversité des sacrifices trouve sa contrepartie dans la richesse du concept sur le plan théorique. À l’origine, il intéresse l’histoire et la philosophie de la religion (Eliade). Dans le domaine de l’anthropologie, son étude s’étend des travaux fondateurs de Durkheim ou Mauss jusqu’aux lectures modernistes de Bataille ou Leiris, en passant par la tentative influente mais contestée de René Girard d’élaborer une théorie définitive. La présence des sacrifices dans la littérature française fait écho aux tensions entre le religieux et le séculaire, la violence et la justice, la tradition et l’innovation. Preuve de l’autorité divine dans la figure du martyr (Jeanne d’arc, Yvain), le sacrifice permet à des auteurs de conférer à des victimes historiques une aura de rectitude morale (les victimes des Tragiques d’Aubigné, la jeunesse dans Les Miserables). D’autre part, le renversement de la volonté de sacrifice d’un personnage peut produire un effet ironique dévastateur (le Cyrano de Rostand, Emma Bovary), et l’utilisation d’un langage sacrificiel pour caractériser des atrocités réelles peut être perçue comme une forme de violence supplémentaire à l’encontre de groupes déjà marginalisés (l’Holocauste, les violences coloniales). Même au niveau du métarécit, l’acte de création artistique est souvent représenté comme sacrifice ou transcendance : de l’auteur, du medium, des versions successives de l’œuvre (Bataille, Barthes). Comment ces pratiques littéraires — sur le sacrifice, comme sacrifice — s’articuleraient-elles avec les problématiques politiques, morales, et religieuses évoquées en commençant ?

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Nous vous invitons à soumettre des propositions portant sur le thème des sacrifices dans toute période de la littérature et la culture française et francophone. Les sujets possibles incluent, sans se limiter à :

  • Représentations de la violence et des crises
  • Héroïsme et victimation
  • Sacrifice religieux
  • Politique et sacrifice
  • Martyres
  • Mémoire collective
  • Sacrifice et identité
  • Abnégation, hospitalité
  • Études de genre
  • Écocritique, zoopoétique
  • Pratique artistique comme sacrifice
  • Sacrifices et la représentation
  • Formes privées/publiques du sacrifice
  • Sacrifices économiques

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Des doctorant.e.s sont invité.e.s à soumettre des propositions pour des présentations de 15 minutes. Les propositions doivent comprendre un titre, un résumé (200 à 250 mots), une biographie (100 mots), votre affiliation institutionnelle, et vos coordonnées. Les interventions peuvent être en anglais ou en français.

Veuillez envoyer vos propositions à sacrificesconference2020@gmail.com au plus tard le 20 octobre 2020.

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Sacrifices

Princeton University Department of French and Italian

Virtual Graduate Conference

December 3, 2020

 

Keynote speakers:

Andrea Frisch (University of Maryland), Vincent Message (Université Paris 8)

 

Healthcare workers risking their lives to save those of others, protesters marching in the streets for the sake of social justice and for the ecological security of future generations, the horrifying self-abnegation of a terrorist or the selfless bravery of Colonel Beltrame: each day we witness the raw emotion of narratives of sacrifice. Far from a hollow relic, the logic of sacrifice—a concept rooted in ancient religious practice (sacer + facio, “make holy”)—has been richly interwoven with the process of secularization and continues to permeate contemporary cultures in all its ambivalence. Sacrifice strives to go beyond the binary of hero and victim, to overcome chaos and violence, to unite a community. It may be the result of individual choices, of communal decision, or of fate. From a transhistorical perspective, if we are to reckon with the concept of sacrifice, it must be in its diversity and multiplicity: as sacrifices, in the plural.

The diversity surrounding the concept of sacrifice is the counterpart of its theoretical richness. In its origins, it is of interest to the history and philosophy of religion (Eliade). In the field of anthropology, its treatments range from the classical accounts of Durkheim or Mauss to the modernist readings of Bataille or Leiris, and to René Girard’s influential but contested attempt at a final theory. The presence of sacrifices in French literature echoes the tensions between the religious and the secular, violence and justice, tradition and innovation. A guarantor of divine authority in the archetype of the martyr (Joan of Arc, Yvain), sacrifice allows authors to imbue historical victims with a glow of righteousness (the victims of D’Aubigné’s Tragiques, the youth of Les Misérables). On the other hand, subversion of a character’s will to self-sacrifice may amount to devastating irony (Rostand’s Cyrano, Emma Bovary), and the application of sacrificial language to real-world atrocities has been raised as a form of further violence against already marginalized groups (the Holocaust, colonial violence). Even at the level of metanarrative, the act of artistic creation is frequently depicted as sacrifice and transcendence: of the author, of the medium, of successive versions of the work (Bataille, Barthes). How can literary studies and practice—about sacrifice, as sacrifice—be thought in conjunction with these political, moral and religious concerns?

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We invite paper proposals addressing the theme of sacrifices in any period of French and Francophone literature and culture. Possible topics include, but are not limited to:

  • Representations of violence and crisis
  • Heroism and victimhood
  • Religious sacrifice
  • Politics and sacrifice
  • Martyrdom
  • Collective memory
  • Sacrifice and identity
  • Selflessness, hospitality
  • Gender studies
  • Environmental humanities, animal studies
  • Artistic practice as sacrifice
  • Sacrifices in/as acts of representation
  • Private vs. Public forms of sacrifice
  • Economic sacrifices

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Graduate students are invited to submit proposals for 15-minute presentations. Proposals should include a title, a 200- to 250-word abstract, a 100-word bio, institutional affiliation, and contact information.

Papers may be in English or French.

Please submit proposals to sacrificesconference2020@gmail.com by October 20th, 2020.

Source of description: Information from the provider

Fields of research

Gender Studies/Queer Studies, Ecocriticism, Literature and cultural studies, Themes, motifs, thematology
Opfer

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Princeton University (PU)
Department of French and Italian
Date of publication: 02.10.2020
Last edited: 02.10.2020