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Le corps à l'oeuvre. Enjeux, méthodes et résultats (1980-2022)

Abstract submission deadline
30.04.2021

L’étude de la littérature et des arts reste globalement dominée par l’opposition entre l’œuvre (texte) et son environnement (contexte). Certes, cette opposition n’affecte pas de la même manière les deux domaines : autant la recherche en lettres étudie plus souvent le texte dans son autonomie, autant la théorie de l’art contemporain a fait de l’analyse du contexte et du processus po(ï)étique le moyen de se distancier de l’idéal académique du chef-d’œuvre. Il n’empêche que le principe d’une œuvre autonome et dissociable de ce qui la façonne rend malaisée une compréhension fine de ce qui l’engendre comme de l’expérience esthétique qu’elle engendre. Le colloque international « Le corps à l’œuvre. Enjeux, méthodes et résultats » fait le pari qu’une approche de la littérature et des arts qui concilie les deux dimensions tenues habituellement séparées, voire hiérarchisées, est possible et nécessaire.

C’est en prenant en compte les dimensions corporelles de la « production » et de la« réception » qu’il cherchera à atteindre cet objectif. Tout au long du XXe siècle, et surtout depuis le « tournant corporel » des années 1980, la philosophie et les sciences humaines et sociales se sont progressivement détachées d’une conception dualiste de l’être humain censé abriter un esprit (une âme, un sujet, une raison, etc.) dans une enveloppe charnelle, et ce au profit d’une approche toujours plus intégrée. Comme y insistent diversement, entre autres, la phénoménologie (Merleau- Ponty, 1945), la psychanalyse (Lacan, 1975 ; Anzieu, 1981), l’anthropologie (Bateson et Mead, 1942 ; Leroi-Gourhan, 1964 et 1965), la « nouvelle communication » (Bateson, e.a., 1981), la sociologie (Bourdieu, 1980) ou encore les neurosciences (Damasio, 1995), le corps humain se révèle toujours plus nettement inséparablement physiologique et symbolique : un corps écrivant, peignant, dansant, etc., ou un corps lisant, regardant, écoutant, etc. Ainsi perçu dans ses réalités sensorielles, le corps de l’écrivain, de l’artiste et du lecteur / spectateur informe l’œuvre d’art en tant que réalité ni matérielle, ni spirituelle, ni objective, ni subjective, mais les deux à la fois. Ce même corps amène à considérer que l’œuvre n’est pas saisissable comme entité, mais se situe à la croisée de deux expériences corporelles, l’une à production, l’autre à réception – cette dernière dichotomie se dévoilant alors elle-même comme une évidence de la doxa lettrée (Martin, 2011) et esthétique aussi solidement répandue que fragile.

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Fields of research

French literature
Sociologie de la littérature, Esthétique, Réception, Arts plastiques, Arts du spectacle

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Université de Lorraine / University of Lorraine
Université du Luxembourg (UDL) / Universität Luxemburg (UL)
Submitted by: Jeanne Glesener
Date of publication: 18.03.2021
Last edited: 18.03.2021