CfP/CfA events

La langue de Baudelaire

Beginning
09.09.2021
End
10.09.2021
Abstract submission deadline
20.01.2021

La Langue de Baudelaire

Colloque international à l’Université de Lille (site Pont de bois)

ALITHILA-ITEM

9 et 10 septembre 2021

 

En 1967, dans un projet d’article sur « La langue de Baudelaire », destiné à la revue Langages, Émile Benveniste se penchait sur « l’originalité » de sa « grammaire poétique » pour ébaucher une théorie générale de la langue poétique. Malgré l’intérêt manifesté par quelques grands linguistes, dont Roman Jakobson, la langue de Baudelaire reste un sujet sous-traité, en particulier dans ses rapports avec l’esthétique. L’auteur des Fleurs du Mal a pourtant rappelé que les négligences de la forme et l’approximation linguistique conduisent à l’« anéantissement de la poésie » (« Auguste Barbier », juillet 1861). Dans l’article qu’il consacre à Théophile Gautier (L’Artiste, 13 mars 1859), il définit la langue du « parfait magicien ès-lettres françaises » comme le fruit d’un processus alchimique, qui ressortit à l’« universelle analogie » : « Il y a dans le mot, dans le verbe, quelque chose de sacré qui nous défend d’en faire un jeu de hasard. Manier savamment une langue, c’est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire. »

Aux yeux de la postérité, Baudelaire est le fondateur de la modernité poétique. Ce colloque se propose de comprendre comment les choix stylistiques du poète fondent une nouvelle esthétique et justifient une nouvelle rhétorique (une « sorcellerie évocatoire »). Si l’expression du spleen appartient au style de Baudelaire, l’étude de sa langue mettra l’accent sur les formes de dissonance ou de contraste (sur le plan aussi bien syntaxique, lexical, tropologique, que prosodique etc.). L’inadaptation du sujet lyrique au monde a pour conséquence une ironie subtile qui pose d’autres problèmes herméneutiques, notamment en ce qui concerne la subversion des lieux communs. Les images – souvent provocantes – participent d’une vision allégorique généralisée. Quel usage Baudelaire fait-il des métaphores et des comparaisons ?

Axes possibles :

- Comment le dandysme perfectionniste de l’auteur des Fleurs du Mal et son fétichisme du « verbe » se reflètent-ils dans son œuvre poétique, dans son œuvre critique, voire dans sa correspondance ? Une approche lexicologique et sémantique (isotopies, allotopies, etc.) d’un corpus en vers ou en prose pourrait ouvrir de nouvelles perspectives sur ce sujet.

- Quels sont les faits de langue (ponctuation, lexique, tropes, constructions syntaxiques, etc.), qui relient la langue de Baudelaire au « sacré », à « l’universelle analogie », à l’incantation liturgique ? Quelles en sont les répétitions et quels sont les effets de rythme ?

- Comment se concilient l’« originalité » de la voix poétique de Baudelaire et sa référence constante à la tradition classique ou baroque ? Comment le poète s’approprie-t-il les topoï littéraires ?

- Quelle est sa contribution à l’évolution des formes poétiques et à la versification (le sonnet, la rime, la césure, les enjambements, la diérèse, la scansion du mètre, etc.) ?

- Par quels procédés (métaphores, comparaisons, allégories ; associations phono-sémantiques, etc.) s’exprime, chez Baudelaire, l’art de l’évocation et de la « suggestion » ?

- Quelles formes assume, dans la langue de Baudelaire, la « vraie rhétorique », la « rhétorique profonde », voire satanique (« Épigraphe pour un livre condamné »), qu’il évoque à plusieurs reprises ? Une étude de l’énonciation (polyphonie, dialogisme, modalisations, déictiques ou l’expression verbale du temps) et des procédés d’ironie permettrait de mieux comprendre les enjeux de la rhétorique baudelairienne.

- Y a-t-il une stylistique des noms propres chez Baudelaire ?

*

Comité d’organisation :

Jérôme Hennebert (MCF, Université de Lille), Andrea Schellino (MCF, Université Rome III).

Comité scientifique :

Michèle Aquien (Pr émérite, Université Paris-Est), Brigitte Buffard-Moret (Pr, Université d’Artois), Jacques Dürrenmatt (Pr, Sorbonne Université), Jean-Michel Gouvard (Pr, Université de Bordeaux-Montaigne), Jérôme Hennebert (MCF, Université de Lille), Andrea Schellino (MCF, ITEM-Université Rome III), Gilles Siouffi (Pr, Sorbonne Université), Judith Wulf (Pr, Université de Nantes)

*

Calendrier :

Nous vous remercions de faire parvenir vos propositions avant le 20 janvier 2021 à Jérôme Hennebert (jerome.hennebert@univ-lille.fr) et à Andrea Schellino (andrea.schellino@uniroma3.it).

Frais d’inscription (contacter le laboratoire de rattachement) :

40 € (20 € pour les doctorants)

N. B. : l’organisation du colloque prend en charge les déjeuners (buffets), un dîner de gala le jeudi 9 septembre  et une nuitée.

Lieu du colloque :

Université de Lille, site pont de bois, bâtiment F « Maison de la recherche ».

Source of description: Information from the provider

Fields of research

French literature, Literature of the 19th century
Charles Baudelaire

Links

Contact

Institutions

Université de Lille
Date of publication: 21.12.2020
Last edited: 21.12.2020